Les peurs chez les cavaliers débutants

Les origines de la peur ressentie par les cavaliers à cheval, ou à côté de celui-ci

L’équitation est un sport à risque où la peur est très présente, même si la plupart des cavaliers qui y sont sujet ne l’expriment pas. Il faut préciser que la peur est une réaction naturelle et qu’elle est indispensable à notre survie. La peur nous signale un danger ou une menace à notre égard. Elle pose la question de ce qu’il faut faire pour se retrouver en sécurité. Ne pas reconnaitre ses peurs ou ne pas les traiter conduit à l’inquiétude et à l’anxiété.

Les origines de la peur ressentie par les cavaliers sont multiples : un mauvais souvenir (écart du cheval, refus à l’obstacle, chute, …) , l’appréhension d’une situation nouvelle, la pédagogie mise en œuvre, la peur du regard et du jugement des autres,…

Une autre raison, très importante à mes yeux, est une mauvaise connaissance du cheval, de sa nature et de son comportement. La nature du cheval est peu enseignée, alors qu’en connaissant mieux son comportement, qu’en agissant conformément à sa nature, les risques sont plus limités.

Tout le monde ne ressent pas la peur de la même manière. Par exemple certains cavaliers ont peur de sauter, d’autres y trouvent du plaisir. La peur est donc liée à une représentation ou à des croyances personnelles. L’origine de la peur peut donc être externe (le cheval monté, le club, la pédagogie,…) ou interne (ressources et croyances personnelles), dans ce cas on parle plutôt de vulnérabilité.

Certains parents éprouvent de la peur en regardant leur enfant à cheval. Et le danger est qu’ils peuvent transmettent leur peur à leur enfant.

Chute de cheval
Chute de cheval

 

Les peurs les plus fréquentes chez les cavaliers débutants

Il existe beaucoup de peurs chez les cavaliers débutants.

La première peur à laquelle les cavaliers sont confrontés, c’est tout d’abord lorsqu’ils approchent le cheval. Que ce soit au box ou au pré, on constate des interrogations récurrentes comme « va-t-il me mordre ? », « je vais me faire botter ? » « il bouge ! », …. Dans ce cas, il est indispensable de ces cavaliers se fassent accompagner par quelqu’un de compétent, et qui leur explique ce qu’il faut faire et ne pas faire.

Ensuite une fois à cheval, la plupart des peurs tournent autour des thèmes suivants : la peur de la chute, la peur de galoper, d’aller vite et/ou de se faire embarquer, la peur de sauter, la peur de monter tel cheval, la peur des écarts et des coups de cul, la peur de partir en extérieur, la peur du regard et du jugement des autres, etc…

Seuls l’apprentissage des techniques et la pratique vont améliorer l’équilibre, l’assiette et la confiance en soi.

Que faire pour vaincre sa ou ses peur(s)?

Il faut d’abord trouver un centre équestre qui vous convienne, trouver un club où la cavalerie et les exercices demandés sont adaptés, où les chevaux sont bien éduqués. Je conseille d’assister à un ou deux cours en auditeur libre afin de sentir l’ambiance, de voir si la pédagogie utilisée correspond à ce que vous attendez.

L’enseignant a un rôle important à jouer dans ce cas : il est de sa responsabilité pédagogique de « réhabiliter » la peur, qui est une émotion normale et qu’il n’est pas honteux d’éprouver. La motivation ne passe ni par l’humiliation ni par le déni.

Il est important de commencer par monter des chevaux calmes et équilibrés, bien éduqués, pour prendre confiance en soi. Ensuite il est important de varier les montures. Rechercher toujours le « cheval le plus gentil » de l’écurie n’est pas souhaitable : monter de nouveaux chevaux permet de découvrir de nouvelles qualités et défauts, chez les chevaux comme chez soi, et d’expérimenter pour progresser.

Ensuite, c’est bien souvent l’analyse de sa peur qui est le meilleur moyen de la surmonter.

On a souvent peur parce que l’on ne comprend pas, et une fois que l’on comprend l’origine de sa peur, on apprend à la maîtriser… on est plus à l’aise. Il faut donc prendre le temps de s’interroger pour comprendre la cause de la peur puis la surmonter. Verbaliser sa peur avec d’autres cavaliers et un moyen de dédramatiser, choisissez des cavaliers positifs pour échanger avec eux et rester soi-même positif. Cela contribue à développer la confiance en soi.

La peur a des impacts physiologiques comme la difficulté à respirer, une transpiration excessive, une boule à la gorge ou à l’estomac, le rythme cardiaque qui augmente, … Comme le corps et l’esprit sont liés, une respiration consciente peut avoir un effet bénéfique sur le mental et calmer la peur. Se centrer sur sa respiration permet de détendre le corps et le cheval le ressent.

D’autres techniques efficaces peuvent être explorées, comme la relaxation, la visualisation mentale, l’homéopathie, la sophrologie, …

Vous pouvez faire un stage de remise en confiance avec le cheval pour vous affranchir de vos peurs du cheval et/ou à cheval. L’objectif étant de vous réconcilier avec le cheval et supprimer les blocages liés au cheval.

Dans le cas de peurs subjectives (croyances personnelles), un accompagnement par un coach peut être utile pour reprogrammer le mental et modifier les croyances. Un coaching bien mené vous redonnera de la confiance en vous et vous permettra d’aborder l’équitation plus sereinement.

Si votre envie de monter à cheval s’émousse, vous pouvez vous remémorer les bons moments passés avec le cheval. Que ce soit au pré ou à cheval, le plaisir de partager des instants de complicité, de réussir un exercice difficile,… les bons souvenirs vous redonneront sûrement l’envie et la confiance en soi.

Enfin ne pas oublier de respecter les règles élémentaires de sécurité – connaissance du cheval, protection de la tête et du corps – qui renforceront votre confiance, et auront un impact positif sur votre appréhension.

Une approche éthologique est-elle utile pour solutionner certaines peurs ?

Il est bien connu que l’inconnu fait peur. On n’y échappe pas avec le cheval : quelle réaction va-t-il avoir, va-t-il me mettre par terre, etc… ? Beaucoup de peurs se développent par méconnaissance du cheval. L’approche éthologique contribue à une meilleure connaissance du cheval et rend son comportement prédictible, ce qui est de nature à nous libérer de nos peurs.

Une approche éthologique bien menée commence par l’étude de la nature et du comportement du cheval. Les cavaliers s’aperçoivent alors combien les réactions anthropomorphiques sont néfastes au développement de la relation homme-cheval. En comprenant la façon dont fonctionne le cheval, le cavalier adapte son attitude et la relation homme-cheval se développe de façon harmonieuse, le cavalier parvient à canaliser ses peurs.

Une des facettes de l’approche éthologique est le travail du cheval à pied. C’est une étape intéressante, non seulement pour l’éducation du cheval, mais également pour l’éducation du cavalier. La mise en situation à pied avec un cheval développe ce que j’appelle le savoir-être. Pour maîtriser un cheval, il faut à la fois être patient, persévérant, ferme et coulant, savoir s’affirmer sans violence, récompenser, ne jamais s’énerver, maîtriser ses émotions,…

L’approche éthologique permet d’établir une communication entre cavalier et cheval, sans violence, d’obtenir le respect et la confiance réciproques, de mieux maîtriser le cheval et d’améliorer la sécurité, tant à pied qu’à cheval. Le cavalier retrouve confiance en le cheval et confiance en lui, et les peurs s’estompent.

Et vous quelles sont vos peurs, près du cheval ou à cheval ? Que ressentez-vous ? Dans quelles circonstances ? Avez-vous des astuces anti-peur ?

Répondez à ce sondage en cliquant ICI pour relater votre expérience et vos ressentis, vous aurez bientôt la chance de bénéficier d’une solution très efficace et durable, pour retrouver le plaisir avec le cheval (merci de partager si vous connaissez des amis concernés).

Bernard Lamonnier
Coach professionnel certifié

Crédit photo: © Alain Vermeulun – Fotolia

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